•• Le résultat de Plusieurs nuit à mal dormir ... | PV Cousine.

« Et merde ! »

Tels sont les mots qui s’échappent de la bouche de la sublime Aspen Eden Fleming-Trewin. Oui oui, vous ne rêvez pas, c’est bien la fille du célèbre vétérinaire et de Lou. Elle était née vingt années auparavant dans l’hôpital de Meadowville. Mais, ne nous attardons pas sur le passé d’Aspen. Voyons plutôt pourquoi cette si belle jeune femme a-t-elle poussé un juron. En fait, pour ne rien vous cacher, elle était en train de se faire cuire un œuf sur le plat quand son téléphone portable c’est mis à sonner. C’était quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Mais le peu de temps qu’elle avait passé au téléphone à essayer de lui faire comprendre qu’elle n’était pas intéressé, avait suffit à l’œuf pour complètement cramer. Voilà pourquoi cette parole était sortie sans retenue de la bouche de la belle blonde. Elle empoigna la poêle avant de faire glisser l’œuf immangeable dans la poubelle de la cuisine. Elle était bonne à recommencer. Comme si elle n’avait que ça à faire de recommencer à cuir des œufs à tout bout de champs. Et bien détrompez-vous, non ! Elle entreprit donc de reprendre un autre œuf, de briser la coquille de ce dernier et de verser le liquide pas très esthétique dans la poêle, et de cette fois, faire attention à la cuisson. A côté de ça, les haricots verts attendaient sagement que l’œuf daigne venir les rejoindre dans l’assiette. Mais pendant que l’œuf commençait sa cuisson, elle passa l’assiette contenant les haricots verts aux micro-ondes. Car ces derniers avaient eu tout le temps qu’ils voulaient pour refroidir. Ensuite, elle regarda son autre moitié de repas. C’était cuit. Elle enleva donc l’assiette du micro-onde et versa l’œuf dedans. Ensuite, elle prit le sel et le poivre dans une armoire et le ketchup dans le frigo. Elle posa le tout sur la table avant de remarquer qu’il manquait des choses quelque peu essentielles.

« Tu vas y arriver Aspen, tu vas y arriver … »

Elle se motivait. Et bah oui, parfois ça suffit. Elle alla donc recherche ce qui lui manquait. C'est-à-dire, je cite ; fourchette, couteau, verre, eau et du sirop à la framboise. Elle préférait boire de l’eau avec du sirop, c’était meilleur. Forcément. Ensuite, elle pu s’asseoir – enfin – sur la chaise qu’il l’attendait depuis plusieurs longues et interminables minutes déjà. Elle prit sa fourchette et piqua quelques malheureux haricots innocents qui ne méritaient pas un tel traitement et les mâcha puis, les avala. C’est alors qu’elle entendit des bruits de pas. Ou c’était June, sa bien aimée cousine qu’elle aimait énormément, ou c’était quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Verdict ?

Verdict ; c'était bien June. En effet, la jeune femme détailla une dernière fois son reflet - fausse blonde en jeans gris délavé & t-shirt blanc, un peu trop large d'ailleurs - avant de décréter qu'une touche de maquillage ne servirait absolument à rien, et de descendre les escaliers qui reliaient les chambres au salon et à la cuisine, sur cette dernière pensée. Elle descendit les marches d'un pas qui se voulait élégant, et arriva enfin dans ladite cuisine. Du coin de l'oeil, elle admira l'endroit qu'elle connaissait par coeur, mais qui pourtant semblait étrangement différent... Il n'y avait plus son grand-père, mort de vieillesse peu de temps après sa fugue. Elle ne lui avait même pas dit au revoir... Ensuite, il n'y avait plus ses parents, morts dans un terrible accident de voiture. June secoua la tête, pour chasser ces souvenirs douloureux, et reprit l'observation de la cuisine. Le plan de travail semblait propre, mais si on regardait bien, on pouvait apercevoir quelques haricots et des éclats de coquille d'oeuf près des plaques de cuisson. La table, elle, était encombrée comme à son habitude ; un vieux pot de graisse et un mors trônaient dans un des coins, prêts à s'écraser au moindre coup de coude mal placé. Des magazines équins et des journaux datant de plusieurs mois gisaient à côté d'un rouleau d'essuie-tout. Et au milieu de tout ça, Aspen Eden Fleming-Trewin, accompagnée de son vulgaire oeuf au plat et de ses haricots.

--- Salut cousine! Au fait, merci d'avoir pensé à moi pour le déjeuner, mais ne t'inquiète pas, je vais me préparer quelque chose de mangeable, moi.

Lança June d'une voix malicieuse. Sur ces dernières paroles, elle fit un clin d'oeil à sa cousine favorite, avant de s'affairer aux fourneaux. Elle sortit un paquet de nouilles pratiquement vide, qu'elle déversa dans une casserole d'eau bouillante. À part, elle prépara une sauce au vin dont elle avait le secret, et quelques minutes plus tard, elle s'installa à table en face d'Aspen, l'assiette de nouilles fumantes qu'elle avait préparées devant elle. Entre deux bouchés, elle entama :

--- Au fait ; on a deux nouvelles juments. Nos premières, depuis mon retour! Je m'occupe de Beechnut, son propriétaire la ramène cet après-midi. En revanche, la propriétaire de Pink Poison - la tienne - n'arrive pas à la sortir de l'écurie, on devra donc aller la chercher.

June Fleming s'abima dans la contemplation des terres de Heartland, à travers la porte/fenêtre de la cuisine. Le soleil grimpait à son zénith, mais pas un chat dehors. Bloody Sunday, son étalon, et Apollo Creed, celui d'Aspen, étaient tous les deux immobilisés au box, chacun s'étant blessé lors d'une course. Pour June, cette course sera sa dernière ; même si une partie de son coeur lui dictait de reprendre sa passion, l'autre voulait qu'elle reste avec Bloody Sunday, qui lui, ne pourra plus jamais courir. Et puis, elle avait Heartland, à présent... Elle déporta son attention sur son poignet droit, marqué à vie par les brûlures que lui avaient causées les rênes dans lesquelles son bras s'était emmêlé, lors de sa dernière course. Heureusement, elle ne se souvenait de rien, absolument rien. Les dernières paroles d'Aspen la firent sursauter.

--- Eh bien, selon sa propriétaire, elle commençait à s'affoler de plus en plus à la sortie au paddock. Et puis, un beau jour, elle ne voulait plus du tout quitter son box ! Mais elle exagère peut-être. Tu le verras bien. Tu veux que je vienne avec pour t'aider à la faire embarquer dans le van ?

S'enquit June, qui adorait aller chercher les nouveaux pensionnaires. Elle détourna son regard sur l'assiette de sa cousine, à présent enduite de Ketchup. « Quel massacre ! » Pensa-t-elle. Aspen se laissait facilement distraire, sauf quand il s'agissait de chevaux. De chevaux... Elle repensa à Bloody Sunday, cloîtrer dans son box. Elle avait programmé une séance de détente à la longe, mais redoutait la confrontation avec l'étalon. Une lueur d'agressivité et d'inquiétude illuminait son regard, il devait associer la présence de June à sa chute... L'estomac noué, cette dernière se leva, écarta quelques vieux magazines et posa son assiette près de celle de sa cousine.

--- Tiens, mange, tu me fais pitié avec tes haricots et ton oeuf au plat !

Ordonna-t-elle à sa cousine, accompagnant sa réplique d'un sourire forcé. Elle se dirigea vers la partie salon, et se pencha sur la collection de DVDs qui gisait près de la télévision. Un bon prétexte pour retarder sa séance avec Bloody Sunday. Elle choisit Eden Lake, un film interdit aux moins de 16 ans, qui aura sans doute le mérite de retenir son attention, et ainsi l'empêcher de penser à cette foutue séance.

Les paroles qu’avaient récemment prononcées Aspen, avaient fait sursauter sa cousine. Et oui, elle était – une fois de plus – dans ses pensées. Surement pensait-elle à son cheval. Aspen la connaissait bien vous savez alors ne vous étonnez pas. Puis, elle écouta ce que June avait à lui apprendre à propos du cheval qui ne voulait pas sortir de son box. Hallucinant. Du jour au lendemain, il avait refusé de sortir de son box. Non mais franchement, y’à des chevaux pas normaux. Mais c’est pour ça qu’Heartland avait était créé. Ensuite, elle lui demanda si elle voulait qu’elle l’accompagne. Et comment ! Aspen ne refuserait jamais la compagnie de sa cousine !

« Comment pourrais-je refusé ? Je n’oserais refuser ta si bonne compagnie chère cousine ! »

Puis, elle se mit à sourire. Un sourire qui voulait lui dire oui. Un sourire qui se voulait réconfortant. Ensuite elle repiqua des haricots mais n’avait plus si faim que ça. Pourtant, comme elle n’aimait pas jeter elle termina son assiette tant bien que mal. Ensuite, elle remarqua que June n’avait plus touché à son assiette depuis quelques secondes, si ce n’est pas – déjà – quelques minutes. Alors, elle reposa son couteau puis sa fourchette et l’observa. Et ce n’est plus une June tout sourire et joyeuse qu’elle vit. Mais une cousine qu’elle voyait souvent apparaître. Le double de June mais totalement déprimée ou encore déçue ou même angoissée. Et elle se trompait rarement en ce qui concernait sa cousine. Ensuite celle-ci ordonna carrément à sa cousine de finir son plat de pâte. Elle était interloquée par les actions de June. Alors, oubliant son repas, elle la regarda s’éloigner et se diriger vers le canapé du salon. Elle choisit un DVD, ‘’Eden Lake’’, film qu’elles avaient choisis ensembles. En plus le premier mot du titre est exactement comme son deuxième prénom, à elle. Eden ... un nom par lequel son père l'apelle toujours. Ça n’allait pas, elle le savait. Alors, elle prit les deux assiettes, jeta le contenu à la poubelle puis rangea les couvert, le ketchup et essuya convenablement la table. Elle resta un moment debout regardant les pubs qui étaient avant le commencement du film. Ensuite, elle s’avança et sans un mot s’assit à côté de June. Puis, elle lança :

« Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Et que June ne lui dise pas rien, car Apsen n’est pas dupe. Loin de là ! Et ça, June, le savait plus que bien.